Arduinna

La périménopause et ses deux phases hormonales

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Le passage de la mère à la femme sage... Le premier article d'une série sur la ménopause.

Les cycles ont toujours fait partie de ce monde depuis que la vie sur terre existe. La nature suit des cycles de saison, les jours sont comptabilisés par mois, après 12 mois le cycle recommence, les animaux sont guidés par des cycles de reproduction et de gestation et la lune croisse et décroisse jour après jour. La femme, tout comme la lune, suit des cycles d’environ 28 jours toute sa vie. D’ailleurs, les femmes sont si connectées à cet astre qu’autrefois, comme elle dormait souvent sans rideaux ou à la belle étoile, leurs menstruations suivaient le rythme croissant et décroissant de la lune.

Dans les traditions païennes, l’astre croissant était comparé à la vierge qui représentait l’insouciance, l’énergie nouvelle et active. La pleine lune représentait la mère qui est puissante, créative et qui est capable de créer la vie. Tandis que la lune qui décroît représente la femme plus mûre et remplie de sagesse. Cette femme atteint le point culminant de la créativité, de l’indépendance, de la connaissance et détient le pouvoir de la fille et de la mère. La femme qui rentre dans cette phase possède une vie bien remplie et mérite un repos contemplatif. Elle incarne le mystère du changement et détient la clé de la transformation.

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La première phase

La femme qui vit la périménopause, vit une étape tout aussi importante que toutes celles qu’elle aura traversées jusqu’à maintenant. La nature est là pour lui apporter les outils nécessaires pour cette belle transition d’accomplissement.

Tout d’abord, pour mieux comprendre ce qui se passe dans le corps de la femme âgée entre 40 à 45 ans, il faut commencer par l’aspect biochimique : les hormones. La ménopause se divise en plusieurs parties. Il y a la périménopause qui dure de 2 à 8 ans et qui englobe deux phases hormonales importantes. Il y a ensuite la ménopause et la dernière et non la moindre, la période de postménopause. Nous traiterons la périménopause et ses deux phases hormonales dans cet article et rendrons hommage à cette femme accomplie.

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Pendant cette période, certaines femmes ressentiront des inconforts, tandis que d’autres en ressentiront que très peu. Tout s’explique par le fait que la progestérone chutera drastiquement et créera un déséquilibre entre œstrogène et progestérone. C’est cet écart qui sera à l’origine des symptômes que les femmes ressentiront en début de ménopause. Cela pourra créer aussi une hyperœstrogénie, ce qui veut dire que le corps contiendra trop d’œstrogène pour la quantité de progestérone restante.

 La progestérone étant plus basse, l’œstrogène devient trop haut et pourrait rendre vos cycles menstruels plus courts, plus irréguliers et augmenter vos saignements. Ce déséquilibre hormonal augmente le syndrome prémenstruel physique et émotionnel en moyenne chez la plupart des femmes en périménopause. Elles pourraient ressentir de la douleur aux seins, de l’irritabilité, de la tristesse et souffrir de rétention d’eau. Il n’est pas rare de voir aussi des femmes souffrir d’insomnie, d’anxiété, de migraine et de crampe à cette étape de leur vie. Il est aussi possible de voir l’apparition de kystes, d’endométriose et de fibromes. La prise de poids rapide est tout à fait normale même si elle n’est pas appréciée du tout. Il faut comprendre que le corps est parfaitement calibré et qu’il essaie de garder son homéostasie. La masse graisseuse qui apparait emmagasine et produit des œstrogènes pour compenser la baisse de celle-ci que les ovaires ne fabriquent plus. Les glandes surrénales produiront aussi de l’œstrogène jusqu’à ce que la femme ait 70 ans environ, tandis que la progestérone est seulement produite après l’ovulation. Voilà pourquoi l’écart peut devenir grand entre ces deux hormones !

Les symptômes d'une diminution de progestérone

  • Cycles menstruels plus courts et irréguliers
  • Augmentation des saignements
  • Augmentation du syndrome prémenstruel physique et émotionnel
  •  Douleur aux seins
  • Irritabilité et de la tristesse
  • Rétention d’eau
  • Insomnie
  • Anxiété
  • Migraines
  • Crampes abdominales
  • Possibilité d’une apparition de kystes et de fibromes
  • Endométriose
  • Gain de poids rapide

La progestérone, quelles sont ses rôles dans l'organisme?

La progestérone est primordiale pour bruler les graisses, baisser la rétention d’eau, baisser les bouffées de chaleur, améliorer la relaxation et permettre un meilleur sommeil. Elle diminue la dépression, l’irritabilité, les sautes d’humeur et l’anxiété, car elle se lie aux récepteurs du GABA dans le cerveau. La progestérone améliore les fonctions mentales en protégeant la myéline. Elle est enroulée autour des nerfs du système nerveux. Cette hormone est aussi de mèche avec la glande thyroïdienne et lui permet d’être plus efficace, donc moins de fatigue, moins de gain de poids, moins de rage de sucre et elle fait un petit clin d’œil à votre libido en même temps.

 Lorsque je reçois une cliente qui souffre d’un ou de plusieurs de ces symptômes, j’aime administrer des plantes qui auront un effet sur le taux de progestérone, vous aurez compris pourquoi.

Quelques plantes médicinales progestéroniques

Vitex - Agnus Castus

Igname Sauvage - Dioscorea Villosa

Onagre - Oenothera Biennis

Le vitex (Agnus castus) est une plante tout indiquée, car elle agira sur l’axe hypophysaire et la glande pituitaire en stimulant les récepteurs sensibles à la dopamine. Cette action diminuerait la prolactine et par le fait augmenterait la progestérone.

L’igname sauvage (Dioscorea villosa) a aussi un effet sur la progestérone, on ne sait pas comment elle fonctionne exactement, mais certaines femmes obtiennent de beaux résultats ! C’est aussi une plante qui abaisse l’inflammation et les crampes.

 L’huile végétale d’onagre est une huile excessivement riche et hydratante. Elle contient des acides gras essentiels pour hydrater les peaux matures tout en la protégeant. L’huile d’onagre apporte souplesse et lutte contre les rides. Elle est tout indiquée aussi pour l’ostéoporose, en plus d’être un super antioxydant. L’onagre est une fleur jaune qui ne se dévoile que la nuit à la lueur de la lune ! Il semblerait aussi qu’elle soit une plante pro-progestéronique.

La deuxième phase

La périménopause est une étape assez complexe chez la femme et elle peut être divisée en deux phases hormonales bien distinctes. Cette deuxième phase, affecte le taux d’œstrogène qui lui aussi diminue. Certaines femmes ressentiront cette phase plus intensément et/ou peut-être que les symptômes sont simplement plus évidents pour vous. Lors de cette étape, les cycles peuvent devenir plus longs, les bouffées de chaleur font leur apparition et les sueurs nocturnes se font ressentir. Une baisse de libido pourrait être présente, une sécheresse générale de la peau et des organes féminins pourrait apparaitre. Certaines femmes pourraient aussi ressentir des pertes de mémoire, un manque de concentration et des palpitations. Tandis que d’autres se sentiront plus stressées ou envahies par des troubles de l’humeur et/ou du sommeil.

Les symptômes d'une diminution d'oestrogène

  • Cycles plus longs
  • Bouffées de chaleur
  • Sueurs nocturnes
  • Baisse de libido
  • Sécheresse générale de la peau
  • Sécheresse des organes féminins
  • Pertes de mémoire
  • Manque de concentration
  • Palpitations
  • Stress
  • Troubles de l’humeur 
  • Insomnie

Quelques plantes modulatrices de l'oestrogène

 En modulant les récepteurs d’oestrogène, le risque d’avoir des symptômes d’une ostéoporose est moindre. L’oestrogène est aussi cette hormone qui empêche le dessèchement de la peau et des organes féminin par le fait même.

Actée à grappe noire - Cimicifuga Racemosa

Sauge officinale - Salvia Officinalis et Sauge sclarée - Salvia Sclarea

Trèfle rouge - Trifolium Pratense

À cette étape-ci, j’aime bien travailler avec l’actée à grappe noire (Cimicifuga racemosa) qui est une plante modulatrice de l’œstrogène et qui permet une diminution des bouffées de chaleur. Elle est aussi anti-inflammatoire, calmante et antidépressive. Elle calme les palpitations vu son effet hypotensif, en plus d’être antirhumatismal.

 La sauge officinale (Salvia Officinalis) ou la sauge sclarée (Salvia sclarea) sont aussi de belles plantes à intégrer dans notre protocole à ce moment. Elles modulent aussi le taux d’œstrogène en stimulant les organes qui en fabriquent, mais elles ont aussi un effet direct sur la sudation excessive et les bouffées de chaleur. De plus, la sauge est une plante purificatrice et sacrée qui redonne le calme en diminuant les palpitations et les crises d’angoisses. Elle est bien connue auprès des peuples des Premières Nations depuis longtemps. Ils l’associent à la sagesse de la femme et son pouvoir sacré est bien connu partout à travers le monde. Vous pouvez choisir d’utiliser la sauge en huile essentielle pour ces propriétés, par contre assurez-vous de prendre la sauge sclarée pour ce mode d’emploi. La sauge officinale en huile essentielle est neurotoxique, par contre vous pouvez la consommer en tisane ou en teinture-mère il n’y a pas de problème.

Il y a aussi le trèfle rouge (trifolium pratense) qui lui est considéré comme une phytohormone, il peut moduler le taux d’œstrogène tout en éliminant les mauvaises hormones, c’est à dire les xéno-oestrogènes. Les isoflavones du trèfle rouge sont des molécules actives qui se lient aux récepteurs d’œstrogène. En se liant de la sorte, ils empêchent les xéno-œstrogènes de s’y fixer et de déséquilibrer le corps humain. Il diminue aussi les bouffées de chaleur et aide le foie à éliminer le surplus d’hormone qui pourrait s’y loger.  En plus, le trèfle rouge est super nourrissant, car il contient des minéraux tels que du calcium, du magnésium, du phosphore, et du potassium, et des oligo-éléments tels le bore, le chrome, le fer, le cobalt, le cuivre, le sélénium, le zinc et le manganèse.

 Les xéno-œstrogènes sont des hormones non naturelles qui vont activer les hormones naturelles qui sont néfastes dans l’organisme en grande quantité. Par exemple, l’hormone 16-hydroxyestradiole est une hormone que l’on retrouve en grande quantité lorsque la femme a été diagnostiquée d’un cancer du sein et qui peut être activé par les xéno-œstrogènes. Le trèfle rouge, tout comme le soya, peut être considéré comme une aide pour se débarrasser d’un excès de certaines hormones et ainsi diminuer certains inconforts liés à la périménopause.

 

Et pourquoi ne pas essayer les huiles essentielles durant cette phase importante ?

 Sachez aussi que pour accompagner un traitement à l’aide de plantes médicinales et de produits naturels, vous devez vous assurer d’avoir une bonne hygiène de vie pour qu’il soit optimal. Certains aliments doivent être priorisés et d’autres doivent être éliminés pour permettre à votre corps de mieux gérer cette phase en douceur. Il faut comprendre que le corps est un tout et que l’association d’une bonne alimentation et d’un peu d’exercice vous permettra de vous sentir en contrôle sans avoir recours à une médication de synthèse. J’aborderai ces sujets dans le prochain article, reste à l’affût pour la suite !

En résumé, la femme est un être complexe et magnifique qui ne demande qu’à être compris lors de ses différentes transitions de vie. Dans la société occidentale la périménopause est parfois perçu négativement ce qui empêche parfois la femme à voir le beau à travers ce qu’elle vit. Quand elle comprend mieux ce qui se passe dans son corps et qu’on lui donne les outils pour traverser cette étape, elle resplendit et se sent moins seule. Grâce à cet article, qui explique bien la périménopause et ses deux phases hormonales complexes, j’espère avoir mis en lumière vos symptômes qui peuvent être prient en charge par nos précieuses alliées les plantes. 

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De plus, le vitex, l’igname sauvage, l’onagre, l’actée à grappe noire, la sauge officinale ou la sauge sclarée et le trèfle rouge sont des outils extraordinaires, par contre il faut savoir les utiliser de la bonne façon pour avoir un effet idéal. Il existe d’autres plantes médicinales qui seront peut-être plus adaptées à votre condition c’est pourquoi je vous suggère toujours de faire un bilan de santé avec un ou une herboriste qui vous permettra d’avoir un traitement personnalisé et plus détaillé. Votre mode de vie sera aussi révisé, ainsi que votre alimentation et ce sera plus enrichissant et sécuritaire pour vous d’être bien accompagnée. De plus, un herboriste pourrait vous fabriquer une formule de plante à votre image !

Jessie Séguin

Jessie Séguin

Herboriste thérapeute et fabricante

PS: Dans un commentaire ci-bas,  j’aimerais savoir que trouves-tu le plus difficile dans cette transformation ?

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